Activité C1

Prise de position et modalisation

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Texte

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L’uniforme à l’école a été porté au XIXe siècle. Après 1968, la règle change et les uniformes disparaissent des écoles, collèges et lycées. Aujourd’hui en France, seuls quelques écoles privées et les lycées militaires imposent le port d’un uniforme à leurs élèves.
Le débat sur l’uniforme à l’école est un débat de longue date, qui resurgit quasiment à chaque rentrée. Voici le point de vue de deux experts au sujet de l’uniforme à l’école…

Pour l’uniforme à l’école : Philippe Boïketé, Adjoint au Maire de l’Enseignement à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) :
« Un code vestimentaire est utile, il l’est encore plus dans les établissements qui offrent une gamme élargie d’enseignement et donc, qui accueille un public qui n’est pas toujours socialement homogène. Le code permet de faire coexister ces enfants venant d’horizons divers et ayant des aspirations parfois différentes. Il permet de gommer les différences de classe qui sont perceptibles même au sein d’un établissement à discrimination positive comme notre lycée. Au sein même de notre population scolaire, nous constatons que certains publics sont plus précarisés que d’autres, ce qui les met souvent à l’écart des autres.
C’est aussi un signal envoyé aux parents qui sont demandeurs de plus de discipline. Il y a une réelle demande de discipline chez les familles, encore plus celles issues de quartiers populaires. Quand de plus en plus de gens ont le sentiment que l’école ne joue plus son rôle d’ascenseur social, les écoles qui ont ce type de règlement sont très recherchées par les familles des quartiers populaires qui n’hésitent pas, parfois à y mettre le prix. Contrairement à ce que l’on pense, les familles issues des quartiers populaires perçoivent beaucoup mieux l’aspect structurant que peut avoir un code vestimentaire sur leurs enfants.
À l’extérieur, les élèves sont les ambassadeurs de notre école. Ils portent l’image de l’école, cela impacte leur façon d’interagir avec l’environnement scolaire (magasins, riverains, équipements publics, etc.). Les élèves hésitent à deux fois avant de mal se comporter à l’extérieur, ce qui permet également de les distinguer des autres jeunes qui se trouvent aux abords de l’établissement. De manière générale, l’existence d’un code vestimentaire permet aux élèves de mieux faire la distinction entre le temps scolaire et les autres instants de la vie. »

Contre l’uniforme scolaire : Laurent Divers, Directeur du Collège Pie 10 de Châtelineau – Belgique :
« Une classe sociale, ce sont surtout des codes, un langage, des comportements, des rituels, le plus souvent implicites. Le vêtement n’y joue qu’un rôle marginal et sous l’uniforme, les différences sociales sont toujours bien là. Je crois que le débat est ailleurs et que l’uniforme est une mauvaise réponse à une vraie difficulté que traverse l’enseignement aujourd’hui : la nécessaire prise en compte d’une hétérogénéité grandissante du public. L’élève occidental du XXIe siècle renâcle à être un anonyme dans une classe ; il veut être considéré dans sa singularité.
S’en suit un métier, celui d’enseignant, devenu autrement plus complexe, tant il doit prendre en compte ces individualités et différencier les apprentissages, avec de surcroît une compréhensible perte de son autorité : ce sont maintenant 20 ou 30 individus qui s’expriment, contestent ou l’affrontent désormais, lui qu’Internet vient de déposséder de son monopole du savoir. L’uniforme et son spectaculaire retour n’a donc d’autres buts que de ramener de l’homogénéité, voire un peu d’ordre, de « je ne veux voir qu’une seule tête », avec sans doute un soupçon de nostalgie (« de mon temps, ça filait droit ») et l’influence lointaine de quelque série US. On me dit par ailleurs que cela contribue à créer un esprit de corps, un sentiment d’appartenance, une fierté… Ce qui dans le contexte actuel ne me rassure guère : de l’esprit de corps au repli sur soi entre gens qui se ressemblent, il n’y a qu’un pas. L’intolérance n’est jamais loin, ni la peur de l’autre et de sa différence…
Or, de quoi nos sociétés vieillissantes ont-elles besoin pour se réinventer, se « réenchanter » ? Une connaissance des codes, des savoirs de base et de tout notre héritage – valeurs, savoirs ou techniques, c’est évident. De même, le sens de l’effort ne peut pas faire de tort ! Mais a-t-on besoin de normaliser les gens sous un uniforme ? Ne faut-il pas au contraire encourager l’expression personnelle, la créativité, l’audace d’entreprendre ? Nos sociétés ont besoin d’adultes autonomes, qui ont intégré les codes « de l’intérieur ». Pas en leur plaquant un uniforme sur le dos, qui les moulera ou les révoltera, c’est selon !
https://ledrenche.fr/2015/11/166-pour-ou-contre-luniforme-a-lecole/

Grammaire

La modalisation.

1) Définition :

La modalisation permet à celui qui parle d’afficher sa position par rapport à ce qu’il dit et de se montrer objectif ou subjectif. Voici les trois prises de positions principales, mais des nuances peuvent encore être ajoutées entre chacune d’elles :

La personne qui parle s’implique totalement dans ce qu’elle énonce :
- C’est absolument réussi.
La personne qui parle met une certaine distance avec ce qu’elle dit :
- C’est probablement réussi.
La personne qui parle s’efface par rapport à ce qu’elle dit :
- C’est réussi

2) Les moyens de modalisation lexicaux. La modalisation se fait par le biais de :

Certains noms :
- C’est une sorte de victoire.
Certains adjectifs :
- C’est une victoire certaine.
Certains verbes :
- J’apprécie cette victoire.
Certaines formes impersonnelles :
- Il est possible que ce soit une victoire.
Certains adverbes :
- C’est bien une victoire.
Certaines expressions :
- Selon moi, c’est une victoire.

3) Les moyens de modalisation grammaticaux. La modalisation se fait par le biais de :

- La phrase exclamative :
  - Il y a eu un incendie, quelle catastrophe !
- Le conditionnel :
  - Il y aurait eu un incendie et il y aurait beaucoup de dégâts…
- Les auxiliaires modaux devoir, falloir, pouvoir:
  - L’incendie a dû être causé par une surtension électrique.

4) Les moyens de modalisation stylistiques. La modalisation se fait par le biais de :

La métaphore (figure de style par laquelle on désigne quelque chose en utilisant un autre mot que celui qui conviendrait parce qu’il y a une ressemblance) :
- Son annonce n’était qu’un pétard mouillé…
L’antiphrase (figure de style par laquelle on dit ironiquement le contraire de ce qu’on pense) :
- Tu m’annonces que tu as encore une fois perdu tes clés ! Bravo, je te félicite !
La litote (figure de style par laquelle on diminue l’aspect négatif de quelque chose tout en suggérant davantage) :
- A part tes clés, tu ne perds presque rien.
L’hyperbole (figure de style par laquelle on insiste sur quelque chose en l’exagérant) :
- Ta tendance à perdre des choses est une catastrophe nationale.

Exercices

EXERCICES

Exercice 1 : Dites pour chaque phrase s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence. – Exemple : Les voisins n’utilisent presque plus leur voiture à cause de l’augmentation du prix de l’essence. à Cause.

Il faisait si chaud que j’ai dû rentrer à l’intérieur de la maison. à _____
Comme il faisait trop chaud dehors, je suis rentré à l’intérieur de la maison. à _____
Tu as laissé cuire la tarte trop longtemps dans le four, alors elle est brûlée. à _____
Il y avait des embouteillages à la sortie de la ville ; c’est la raison pour laquelle Stéphane est arrivé en retard à son rendez-vous. à _____
Du fait que la plupart des employés étaient malades, la réunion a été annulée. à _____
Sous prétexte qu’elle avait déjà vu le film, elle a refusé de nous accompagner au cinéma. à _____
L’étudiant a révisé nuits et jours, ainsi a-t-il pu réussir son examen. à _____
Tous les trains en partance de Bordeaux ont été retardés en raison d’un accident sur les rails. à _____
L’entreprise connaît de grosses difficultés financières, voilà pourquoi le PDG a décidé de licencier une partie de son personnel. à _____
Je ne me sens pas bien, j’ai tellement faim ! à _____

Exercice 2 : Terminez les phrases suivantes en utilisant des expressions de but. – Exemple : Il se lève à 5 heures du matin de façon à pouvoir faire un peu de sport avant d’aller au travail.

Ma mère a acheté du poulet ________________________________________________________
L’actrice a fait de la chirurgie esthétique ______________________________________________
Le Ministre de l’Environnement a présenté un projet de loi sur la taille maximale des fermes d’élevage ______________________________________________________________________
Les ouvriers ont décidé de se mettre en grève __________________________________________
J’ai passé une deuxième couche de vernis sur le meuble __________________________________
Les organisateurs du festival de musique électronique ont décidé d’annuler les trois derniers concerts ________________________________________________________________________
Le stagiaire s’est présenté au secrétariat ______________________________________________
L’accès au site touristique est limité à 15 minutes par personne ____________________________
Le touriste emporte des bottes dans sa valise ___________________________________________
Je vais téléphoner à mon ami _______________________________________________________

Exercice 3 : Complétez les phrases suivantes avec des expressions d’opposition ou de concession. – Exemple : La police l’a arrêté sans qu’il sache pourquoi.

Christophe connaît son ami depuis des années _____ il ne comprend pas toujours ses réactions.
Ils sont jumeaux _____ ils ont des caractères totalement opposés.
_____ il y ait passé beaucoup de temps, il n’a pas encore fini son projet.
Les vacanciers sont partis au petit matin _____ ils n’ont pas échappé aux embouteillages.
Le mari se repose dans son canapé _____ sa femme prépare toute la maison pour la fête organisée le soir même chez eux.
_____ un début de saison ensoleillé, les hôteliers ont encore beaucoup de chambres vides.
L’association a reçu beaucoup de dons ; ___ il manque encore plus de 10.000 euros pour construire le nouvel hôpital.
Le joueur de tennis canadien a gagné tous les matchs ___ son homologue australien qui, lui, a connu un certain nombre de défaites.
Je trouve que ce candidat a bien parlé, _____ je ne partage pas du tout ses idées.
_____ te plaindre et de répéter sans cesse que tu devrais perdre du poids, active-toi et viens avec moi à la salle de sport !

Exercice 4 : Participez aux débats en complétant les tableaux avec des arguments pour et des arguments contre le sujet donné. Faites des phrases complètes en utilisant les mots de liaison (cause, conséquence, but, opposition, concession) que vous avez appris dans la partie « Lexique ». – Exemple : Débat : Chaque année au moment de Noël, les Français achètent environ 6 à 7 millions de sapins de Noël, dont 14% de sapins artificiels. Faut-il préférer le sapin synthétique au sapin naturel ?

1) Débat :

Le service militaire, ou service national, suspendu en 1996 pour être remplacé par la Journée de Défense et Citoyenneté, est remis au goût du jour sous le nom de SNU (Service National Universel). Quel est son intérêt, son coût, son encadrement, sa durée ou encore son caractère obligatoire ? Alors : pour ou contre l’instauration d’un service national obligatoire ?

2) Débat :

Depuis plusieurs années, la correction de gènes défectueux pourrait être possible grâce à une sorte de « ciseaux » qui couperaient un gène bien spécifique dans l’ADN pour le remplacer par un gène non défectueux voire plus performant. Aujourd’hui, certains scientifiques réclament des assouplissements à la loi de bioéthique en vigueur qui interdit la création d’embryons transgéniques ou chimériques, même dans le cadre de recherches fondamentales. Alors : pour ou contre la correction génétique des embryons ?

3) Débat :

Malgré les lois sur la parité ou sur l’égalité salariale, de nombreuses inégalités persistent en France, même au sein de la langue. C’est pour participer au changement des mentalités en supprimant les inégalités et les discriminations que l’écriture inclusive propose une manière d’écrire dans laquelle apparaissent les marques du masculin et du féminin, ainsi plutôt que de dire « les Français » pour parler du peuple français, on écrit « les Française e·s ». Alors : pour ou contre l’écriture inclusive ?

4) Débat :

Quoique la SNCF soit soumise à la concurrence des réseaux ferroviaires européens, elle détient le monopole des trains français. Aujourd’hui, des entreprises privées de transport ferroviaire réclament la fin de son monopole, pour améliorer le service, notamment sur les petites lignes. Alors : pour ou contre l’ouverture à la concurrence des transports ferroviaires ?

5) Débat :

Les Français achètent de plus en plus de voitures électriques, car contrairement aux voitures classiques qui roulent à l’essence ou au gasoil, elles utilisent l’électricité. Cependant, leur impact sur l’environnement est encore sujet à discussion. Alors : la voiture électrique est-elle vraiment écologique ?

Jeu

Résolvez ce casse-tête logique appelé intégramme. Commencez par lire l’introduction dans laquelle est présentée une situation. Ensuite, lisez les indices donnés, et à partir de ces indices, inscrivez « O » pour oui et « N » pour non dans la grille de réponses. A chaque fois que vous inscrivez un « O » dans une case, complétez les autres cases horizontales et verticales du carré avec « N » puisqu’une seule solution est possible. Faites ainsi des recoupements et déduisez l’intégralité des relations entre tous les éléments. Une fois toutes les cases de la grille complétées, annoncez vos conclusions.

Exemple : Situation : Trois amis se retrouvent à une réunion d’anciens étudiants. Ils discutent leur vie, notamment le continent sur lequel ils travaillent, et depuis combien de temps ils y travaillent.

Indices : 1) Celui qui travaille en Europe ne s’appelle pas Olivier, qui n’est pas parti depuis 3 ans. 2) Frank ne travaille pas depuis 5 ans. 3) Pour Paul, l’Afrique n’a plus de secrets puisqu’il y vit depuis plus de 3 ans.

Conclusions : Olivier travaille en Asie depuis 3 ans. Frank travaille en Europe depuis 7 ans. Paul travaille en Afrique depuis 5 ans.

Intégramme à résoudre :

Situation :
- 5 collègues de travail se réunissent pour discuter le développement de leur entreprise et défendre leur point de vue concernant le choix du futur endroit où devrait être implantée la prochaine filiale.
- Retrouvez le nom de la ville, l’avantage que représente cette ville et le prix d’une nuit d’hôtel dans cette ville, selon chacun des 5 participants à la réunion de travail.
Indices :
- Marc, qui ne paie pas le tarif le plus bas, et Alain, qui ne paie pas le tarif le plus élevé pour une nuit d’hôtel et déteste l’Italie, n’imaginent pas la nouvelle filiale de leur entreprise dans une ville commençant par un M ou par un B.
- Ceux qui veulent payer 130 ou 137 € pour une nuit d’hôtel ne sont pas intéressés par la vie nocturne ni par l’intérêt financier de la ville
- Celui qui préfère Londres est prêt à payer plus de 140 € pour une nuit d’hôtel.
- Celui qui préfère Bruxelles pour ses institutions européennes, s’oppose à Hubert et à Jules.
- Marc, qui trouve que payer 149 € pour une nuit d’hôtel dans la capitale belge, c’est bien trop cher est d’accord sur ce point avec Hubert (qui paye 137 € pour une nuit d’hôtel) et avec Jules (grand fan de l’Espagne).
- Celui dont la nuit d’hôtel est la moins chère, défend l’intérêt de la vie nocturne de la ville qu’il a choisie.
- Celui qui critique l’Italie se justifie en annonçant qu’un port est un avantage certain pour le développement de l’entreprise.
Grille à compléter :

Conclusions :
- Marc préfère …………… pour ………………………… et sa nuit d’hôtel à …… €.
- Pierre préfère …………… pour ………………………… et sa nuit d’hôtel à …… €.
- Hubert préfère …………… pour ………………………… et sa nuit d’hôtel à …… €.
- Alain préfère …………… pour ………………………… et sa nuit d’hôtel à …… €.
- Jules préfère …………… pour ………………………… et sa nuit d’hôtel à …… €.